De vastes nuages de fumée issus des incendies de forêt dans les Prairies, plusieurs non maîtrisés, ont traversé l’Atlantique pour venir assombrir le ciel d’une partie de l’Europe, notamment en France, en Espagne, en Belgique et jusqu’en Grèce, des milliers de kilomètres plus loin.

Fig. 1: Concentration des fumées Canadiennes dimanche ; Source: Copernicus
Le phénomène, détecté et suivi par le programme européen Copernicus, illustre l’ampleur exceptionnelle des feux de forêt déjà actifs en ce début d’été boréal au Manitoba et en Saskatchewan.
Une fumée voyageuse
Depuis la mi-mai, les Prairies connaissent une saison de feux de forêt particulièrement intense. En l’espace de quelques semaines, des panaches de fumée ont été propulsés dans la haute atmosphère, voyageant au gré d’un courant-jet sur des milliers de kilomètres pour atteindre l’Europe.
Selon le service de surveillance de l’atmosphère de Copernicus (CAMS), deux grands nuages de fumée ont été repérés. Un premier, plus petit, a traversé l’océan Atlantique les 18 et 19 mai, touchant notamment la Grèce et l’est du bassin méditerranéen.
Le deuxième panache de fumée, beaucoup plus massif, est arrivé dans l’ouest et le nord de l’Europe autour du 1er juin et il devrait faire sentir sa présence encore davantage dans les jours suivants.
Des effets visibles dans le ciel, mais limités au sol
Selon les spécialistes du CAMS, cette fumée ne représente pas de danger immédiat pour la qualité de l’air au sol, les particules polluantes demeurant pour la plupart en altitude. Les effets visibles incluent des ciels plus laiteux et des couchers de soleil rougeoyants ou orangés sur les régions touchées.
Tendance à la hausse
2025 s’inscrit dans la continuité des années précédentes : les saisons des feux de forêt de 2023 et 2024 ont été parmi les plus destructrices jamais enregistrées au Canada.
Avec plus de 17 millions d’hectares brûlés, l’année 2023 a été la pire saison de feux de forêt enregistrée dans l’histoire du pays. Cette superficie représente environ sept fois la moyenne annuelle des 20 dernières années.

Fig. 2: Etats des feux de forêts ce début juin 2025 au Canada; Source: CIFFC
Bien que moins extrême que l’année précédente, 2024 a tout de même vu plus de 5 millions d’hectares partir en fumée, ce qui en fait l’une des six pires saisons des 50 dernières années.
Ces deux années consécutives de feux exceptionnels sont la démonstration d’une tendance inquiétante probablement liée au réchauffement climatiques. Avec des températures plus élevées et des périodes de sécheresse prolongées, le nombre et la gravité des incendies augmentent considérablement.
Le Canada est, année après année, l’un des plus grands émetteurs de fumée de feux de forêt à l’échelle mondiale, avec des conséquences qui dépassent largement ses frontières.